Stratégie régionale pour le VIH, la tuberculose, les hépatites B & C et les droits et santé sexuels et reproductifs des populations clés de la CEDEAO
Préface
La pandémie de VIH contribue à une mauvaise santé et à des décès importants et entrave le développement socio-économique dans la région de la CEDEAO. Alors que la prévalence du VIH dans la population générale est relativement faible (0,3 % à 3,5 %), elle atteint 34,4 % dans certaines populations clés. Comme le nombre de populations clés augmente dans la région, il est probable que leur contribution aux nouvelles infections par le VIH continuera d'être importante si des mesures appropriées ne sont pas mises en place. La criminalisation des pratiques sexuelles des groupes de populations clés, la stigmatisation et la discrimination omniprésentes entravent leur accès aux programmes de lutte contre le VIH dans la région de la CEDEAO. Cela contribue en partie au manque d'informations pertinentes sur les populations clés nécessaires à la planification de l’offre de services.
Heureusement, avec la signature de la déclaration de Dakar en avril 2015 lors de la réunion régionale des ministres de la santé, des responsables nationaux des programmes de VIH/sida et des agences de sécurité, organisée sous l'égide de l'OOAS, le rôle des populations clés dans la lutte contre le VIH connaît désormais une dynamique accrue. Outre le VIH, les populations clés sont confrontées à d'autres problèmes de santé. La tuberculose est la principale cause de décès chez les personnes vivant avec le VIH. Les personnes emprisonnées et les personnes qui s'injectent des drogues dans la région de la CEDEAO ont un risque disproportionné de contracter le virus de l'hépatite C.
C'est pour relever ces défis et promouvoir une réponse harmonisée que les parties prenantes participant à une réunion de revue de la mise en oeuvre de la déclaration de Dakar à Lomé en novembre 2018, ont convenu de travailler avec l'OOAS pour élaborer une stratégie régionale intégrée de la CEDEAO sur le VIH/TB, les hépatites B et C et la programmation sur les DSSR pour les populations clés.
La stratégie actuelle fait suite à une revue approfondie de documents ainsi qu'à des consultations nationales et régionales. Le processus a été coordonné par un groupe de travail technique qui inclut le Groupe d'experts des populations clés d'Afrique (AKPEG), Enda Santé, l'OMS, l'ONUSIDA, le PNUD et les représentants des États membres. Je tiens à remercier le consultant qui a mis au point le plan à partir de juin 2019. Je remercie toutes les parties prenantes, y compris les partenaires au développement, les agences des Nations unies, la société civile et les organisations régionales des populations clés et les populations clés parmi les jeunes, qui ont fourni des orientations stratégiques et des contributions précieuses. Je remercie en particulier tous les États membres représentés par les responsables techniques des programmes de VIH/sida des ministères de la santé et les comités nationales de lutte contre le sida qui ont revu et enrichi le document au cours de différents forums consultatifs. Je remercie l'ONUSIDA, le PNUD, l'USAID et l'OMS pour leur assistance financière et technique dans l'élaboration de cette stratégie.
J'espère que tous nos États membres et partenaires s'approprieront cette stratégie. Elle guidera notre réponse intégrée nationale et régionale aux défis de la santé sexuelle et reproductive des populations clés. Je me réjouis de votre soutien dans le suivi de sa mise en oeuvre dans la région.
Professeur Stanley OKOLO,
Directeur Général, OOAS