Politiques des drogues en Afrique : Qu’est-ce qu’une approche « basée sur la santé »?

Cinquante-cinq ans après l’adoption de la Convention unique sur les stupéfiants, qui a créé le cadre juridique du système mondial de contrôle des drogues, il est maintenant évident que l’approche de « guerre contre la drogue » a eu des effets négatifs graves. En conséquence, le débat international sur la politique en matière de drogues s’est progressivement orienté vers une approche plus équilibrée, fondée sur la santé. Dans « la Déclaration ministérielle conjointe » de l'ONU sur les drogues de 2014, les Etats membres ont convenu par consensus que « le problème mondial de la drogue ... exige une approche intégrée, multidisciplinaire, synergique, équilibrée et globale ». En avril de cette année, la session extraordinaire de l’Assemblée générale de l'ONU (UNGASS) sur le problème mondial de la drogue comprendra une table ronde consacrée aux « drogues et à la santé ».

Au niveau régional, le Plan d’action de l’Union Africaine sur la lutte contre la drogue pour 2013- 2017 comprend la mise en place de services sanitaires et sociaux comme l’un des quatre résultats prioritaires. Plus récemment, la position africaine commune pour l’UNGASS déclarait « qu’une position plus équilibrée est nécessaire, pour mettre l’accent sur la santé et les droits humains des consommateurs de drogues ». Ce discours est également utilisé par un nombre croissant d’Etats membres.

Bien que ce changement de discours soit le bienvenu, il est primordial que le concept de politiques équilibrées et axées sur la santé ne devienne pas une simple phrase diplomatique. Cette rhétorique doit être accompagnée d'un véritable changement dans la façon dont nous répondons aux drogues sur le terrain en Afrique et à travers le monde. Dans cette optique, cette note de plaidoyer vise à définir ce qu’inclut une approche basée sur la santé dans la pratique en Afrique, et à explorer cinq domaines spécifiques qui doivent être abordés de toute urgence par les gouvernements.

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