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Le GREA Rapport Annuel 2016

30 juin 2017

Comme vous le lirez dans les pages qui suivent, cette année encore, le GREA a assuré des tâches de coordination et d’information confiées par les autorités cantonales, fédérales et les divers partenaires des ré- seaux professionnels avec lesquels notre association collabore au quotidien. Il a été notamment un artisan de l’Académie des Dépendances, qui s’est tenue en octobre 2016 au Tessin, réunissant les acteurs clés de la politique addictions en Suisse.

Reconnu comme un acteur incontournable du champ des addictions, le GREA a assumé ses mandats, ses formations, ses plateformes, ses obligations dans l’arène politique et médiatique. L’équipe et le comité ont travaillé sans compter avec une certaine maestria, ai-je envie de dire, sachant les faibles ressources qui sont les nôtres au vu des défis à relever. Ceci demande une certaine plasticité de la part du secrétariat, des coordinatrices et coordinateurs des plateformes et des membres du Comité. Je les en remercie toutes et tous chaleureusement. Je me permets toutefois de partager avec vous un défi pour le futur: le GREA ne fonctionne pleinement que s’il offre à ses membres et à la collectivité les espaces de discussion dont ils ont besoin. Avons-nous encore, nous, professionnels, le luxe de prendre ce temps d’échange?

En effet, acteur central du réseau, notre association offre des espaces de réflexion et de projection de notre pratique professionnelle. Et nous en avons un urgent besoin! Le domaine des addictions est en mouvance et il n’est plus une préoccupation politique aussi importante que par le passé. Le politique tend à individualiser les risques et les situations deviennent toujours plus complexes pour ceux qui ne pourront pas assumer lesdits risques. Dans ce contexte, nous devons réfléchir notre action pour ne pas nous contenter de regarder le phénomène de l’addiction uniquement comme une maladie. Quelles places (et quels financements) y a-t-il alors pour d’autres lectures et d’autres compétences professionnelles? L’insertion de la Stratégie Addictions dans celle nationale de la Santé 2020 au chapitre des Maladies Non Transmissibles devrait nous forcer à interroger les rapports entre le social, le psychomédical, entre le juridique et l’économique. Nous devrions nous repencher sur les enjeux inhérents aux notions de «droits humains», de «citoyens », de «patients», de «consommateurs», d’ «insertion», entre autres. Dans une perspective d’intelligence collective, il y a urgence à tisser des liens à l’intérieur de la Suisse et au-delà des frontières helvétiques. Il y a urgence… et si peu de temps. Les plateformes sont sans doute, par le lien privilégié entre les professionnels de tous horizons, la richesse du GREA. Ces lieux de rencontre sont d’autant plus nécessaires, voire obligatoires, que les institutions vivent le paradoxe de l’exigence d’avoir du personnel hautement qualifié et de cautèles financières en matière de formation qui sont de plus en plus étroites. Les plateformes interprofessionnelles du GREA sont, à mon sens, la possibilité d’allier les apports théoriques de pointe à une pratique toujours plus exigeante. Consacrer du temps pour cela n’est pas dans l’air du temps, parce que ce n’est pas immédiatement comptabilisable. Mais prendre ce temps-là, c’est investir de l’intelligence et de la créativité pour nos collègues et pour les personnes qui recourent à nos prestations.

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