Haltes soins addictions : la Fédération Addiction s’associe aux contentieux de Médecins du monde contre l’État
Face à l’inaction persistante des pouvoirs publics dans le déploiement des haltes soins addictions (salles de consommation à moindre risque), Médecins du Monde engage deux contentieux administratifs pour faire reconnaître la responsabilité de l’État. La Fédération Addiction s’y associe pleinement, en défense du droit à la santé des usagers de drogues.
Une action juridique inédite pour faire valoir les droits fondamentaux
Médecins du Monde initie deux procédures contentieuses inédites en matière de réduction des risques : cette démarche vise à dénoncer l’obstruction de l’État à la mise en place de haltes soins addictions (HSA), dispositifs pourtant essentiels pour garantir l’accès aux soins des personnes les plus marginalisées.
La Fédération Addiction s’associe à cette action en justice, convaincue que l’absence de création de nouvelles HSA constitue une faute grave de l’État. Cette inaction délibérée prive des milliers de personnes d’un accès effectif à la santé, accentue leur précarisation et les expose à des risques sanitaires majeurs.
Haltes soins addictions : un dispositif éprouvé, toujours non pérennisé
Depuis leur lancement en 2016, les HSA ont démontré leur efficacité en matière de santé publique. Ces lieux offrent un cadre sécurisé de consommation, mais surtout un accompagnement global : consultations médicales, soutien social, accès aux droits. À Paris et Strasbourg, sur 10 ans, les HSA permettent d’éviter jusqu’à 69 % des overdoses, 71 % des passages aux urgences et 77 % des infections graves, selon une étude de l’INSERM.
Pourtant, à quelques mois de la fin de l’expérimentation prévue au 31 décembre 2025, aucune mesure concrète de pérennisation n’a été engagée par l’État. Pire encore, des décisions arbitraires, comme le refus d’ouverture d’une HSA à Marseille en janvier 2024, entravent gravement le développement de ces structures indispensables.
La Fédération Addiction alerte depuis plusieurs années sur les obstacles administratifs et politiques opposés aux HSA, malgré un consensus scientifique et institutionnel clair : le Conseil d’État, la défenseure des droits, la Cour des comptes ou encore dernièrement un rapport des inspections générales de l’administration et des affaires sociales ont tous reconnu leur utilité.