En finir avec les « idéologies simplistes » liées à la prohibition des drogues : une déclaration sans équivoque de la Suisse à l’ONU
Durant la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, lors du débat général de la 3e Commission – l’une des six grandes commissions de l’Assemblée générale de l’ONU en charge des droits de l’homme ainsi que des affaires humanitaires et sociales – la représentante de la Suisse a prononcé un discours remarqué qui souligne l’urgence d’un changement de paradigme en matière de drogues.
Alors qu’il était question du point 107 de l’ordre du jour consacré à la prévention du crime et à la justice pénale, la Suisse a profité des débats pour mettre en avant dans sa déclaration la nécessité d’un changement de paradigme concernant les politiques sur les drogues, tout en pointant du doigt l’échec de la prohibition, de la « guerre à la drogue » et autres « sociétés sans drogues ».
La représentante suisse signale que ce type d’ « idéologies simplistes » ont engendré de nombreuses conséquences négatives, notamment des violations massives des droits humains, la marginalisation de certaines populations, la surpopulation carcérale, l’exclusion de la société civile, ainsi que l’application fréquente de la peine de mort dans certains pays.
Dans ce contexte, elle montre que de plus en plus d’États se détournent des approches obsolètes en mettant en place des politiques pragmatiques axées sur les solutions, telles que l’a fait la Suisse dans les années 1990 face aux limites du modèle existant. Le passage d’une approche privilégiant essentiellement la répression vers une politique plus axée sur la prévention, la réduction des risques et la régulation a permis des avancées notables en termes de santé publique, avec notamment une diminution des surdoses, et des infections par le VIH et l’hépatite. Elle rappelle que ces avancées n’ont été possibles qu’en impliquant étroitement la société civile et les consommateurs et consommatrices de drogues, en accord avec le principe « nothing about us without us ».
Face à ces constats, la Suisse invite les États membres à mettre en œuvre les points suivants :
- Renoncer à l’idée contre-productive de la guerre contre la drogue
- Reconnaître l’importance de la réduction des risques
- Renforcer la collaboration entre les agences onusiennes.
Le GREA salue la déclaration suisse qui rejoint sa vision, sa charte, ses valeurs, ainsi que la plupart des positionnements effectués depuis de nombreuses années.
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