Manifeste AFR pour réformer la politique des drogues
La consommation de drogues n’est pas qu’une question médicale. C’est d’abord et avant tout une question de société, c’est-à-dire sociale et culturelle.
La Réduction des Risques, partie intégrante de la politique des drogues, ne se justifie pas uniquement pour des raisons de santé publique, mais aussi pour des raisons éthiques. Si la réduction des risques liés à l’usage des drogues est efficace en termes de santé publique, elle n’est possible que si les consommateurs sont respectés dans leur existence et dans leurs droits en tant que citoyens, selon les principes démocratiques rappelés dans la Charte d’Ottawa pour la promotion de la santé (OMS).
C’est la raison pour laquelle l’AFR promeut une approche de la réduction des risques à la fois pragmatique et soucieuse de la dignité des personnes.
L’AFR milite donc pour :
- La reconnaissance des usagers de drogues dans le respect de leurs choix de vie;
- La participation citoyenne des personnes concernées afin de contribuer à de nouvelles réponses et de les associer tant dans les interventions proposées qu’au débat public en faveur d’une nouvelle politique des drogues ;
Ce qui se traduit par :
- Des propositions graduelles dans la prévention et les soins qui prennent en compte à la fois les risques somatiques (sanitaires), psychologiques et sociaux liés à l’usage des drogues, à tous les moments de l’usage, qu’il soit expérimental, ponctuel, abusif ou inscrit dans une dépendance ;
- La définition d’une stratégie de santé publique collaborative, conjuguant savoir professionnel et savoir profane.
Tant par sa pédagogie pragmatique que par son efficacité pratique, la réduction des risques a contribué à modifier les représentations et la prise en compte des usagers de drogues dans le champ sanitaire et social.
L’AFR s’appuie sur ce socle pour construire son plaidoyer et devenir un acteur du changement de la politique des drogues.
Une société sans drogues n’existe pas. La « guerre à la drogue » menée depuis 40 ans de par le monde est un échec : malgré les moyens policiers, militaires et financiers considérables dépensés, les drogues restent disponibles et consommées, et les organisations criminelles liées au trafic sont toujours plus puissantes, violentes et prospères.
La répression et la pénalisation de l’usage de drogues, sans réduire le nombre de consommateurs, aggrave les risques et les dommages encourus, rend difficile l’accès à l’information et aux outils dont les consommateurs ont besoin pour prendre soin de leur santé.
Les conventions internationales, mises en place il y a 40 ans, ont démontré leur inefficacité. Les connaissances scientifiques concernant les drogues, les marchés de production et de vente ainsi que les enjeux qui y sont liés ont évolué. Il est indispensable de revoir les politiques en matière de drogues aussi bien à un niveau national qu’international.
C’est la raison pour laquelle l’AFR milite pour sortir de l’impasse de la prohibition, par la dépénalisation de l’usage des drogues, et par la mise en place d’un accès légalisé et contrôlé aux drogues, avec des réglementations adaptées produit par produit.
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- Association Francaise de Reduction des Risques (AFR)