Le pouvoir des mots: Identifier les ressorts de la stigmatisation des personnes qui utilisent des drogues et agir pour la réduire grâce à un langage approprié

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Le pouvoir des mots: Identifier les ressorts de la stigmatisation des personnes qui utilisent des drogues et agir pour la réduire grâce à un langage approprié

16 mai 2023
Dianova International

Les mots que nous utilisons ont un impact direct sur les personnes qui nous entourent. Lorsque nous parlons des groupes en situation de vulnérabilité, ou lorsque nous discutons avec les personnes concernées, il y a des mots qui blessent, des mots qui rabaissent, des mots qui divisent. Utiliser ces mots revient à participer à la stigmatisation des personnes.

C’est une réalité quotidienne dans le domaine de la santé mentale et en particulier dans celui des troubles associés à l’usage de substances et autres troubles addictifs. La stigmatisation d’une condition de santé est principalement influencée par deux facteurs: la cause et le caractère contrôlable de cette condition. Les personnes qui vivent avec le VIH par exemple sont encore largement stigmatisées par celles qui estiment que le fait d’avoir été contaminé par le virus est la conséquence de choix « moralement inacceptables », notamment en matière de sexualité (cause).

Avec la dépendance aux drogues illégales, l’opprobre social est encore plus accentué, car on considère non seulement qu’elle résulte d’un choix (« il a bien fallu qu’ils commencent à se droguer »), mais aussi que les individus concernés « pourraient arrêter s’ils le voulaient vraiment » (cause et contrôlabilité).

Nous savons aujourd’hui que les dépendances altèrent profondément la structure cérébrale des personnes concernées, entravant radicalement tout effort visant à contrôler leur consommation et remédier à ses conséquences négatives. Nous savons aussi que nos gènes comptent au moins pour moitié dans le risque de développer une dépendance.

Pourtant, malgré les preuves apportées par des années de recherche et soulignant que les personnes concernées ne sont en rien responsables de leur condition, la stigmatisation est toujours omniprésente. Et la recherche montre désormais que l’un des facteurs qui contribue à cette stigmatisation est le langage utilisé.

Les mots agressifs, les mots qui accusent, comme « guerre contre les drogues », « toxico », « abus de drogues » envoient des messages tout simples: « les usagers sont des ratés », « ils pourraient mais ne veulent pas », « c’est leur faute »… Ces messages ne font qu’accroître la stigmatisation, réduire le recours aux soins et même… l’efficacité des soins.

Avec « Le pouvoir des mots », l’objectif de Dianova est de faire des recommandations claires sur les mots qu’il faut clairement éviter désormais, tout en suggérant des alternatives plus respectueuses des personnes. Le document offre aussi un aperçu explicatif des différents usages de substances, des causes et des conséquences de la stigmatisation et, enfin, du processus de stigmatisation via le langage.

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