Drogues : une salle de consommation à moindre risque doit ouvrir à Marseille

Still from 'A Visit to the Drug Consumption Room in Athens' - By the Rights Reporter Foundation - https://youtu.be/bZDhlwZoKqg

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Drogues : une salle de consommation à moindre risque doit ouvrir à Marseille

12 juin 2023

Face à une situation critique, il est urgent de doter la deuxième ville de France d’une «halte soins addictions» dont les bénéfices pour la santé publique ont été prouvés, réclame un collectif de médecins et de personnalités, dont Françoise Barré-Sinoussi et Robert Guédiguian.

Il y a de plus en plus de scènes de consommation à ciel ouvert dans certaines zones du centre-ville de Marseille, où des seringues usagées jonchent le sol. Les responsables politiques peuvent-ils continuer d’exposer les populations environnantes aux nuisances et aux risques infectieux ? Pourquoi ne pas envisager une nouvelle solution éprouvée pour accueillir les personnes usagères de drogues ? Les rues, les parkings et les parcs publics sont-ils ce que nous avons de mieux à proposer pour les accueillir ?

80 haltes soins addictions (HSA) – précédemment dénommées salles de consommation à moindre risque, SCMR – sont implantées dans neuf pays européens, dont deux sur le territoire national à Paris et Strasbourg, ouvertes dès 2016 dans le cadre expérimental français avec des résultats très encourageants.

Qu’est-ce qu’une halte soins addictions ? C’est un espace de réduction des risques et d’accès aux soins. Ce type de dispositif est adapté à la prise en charge des usagers injecteurs de substances psychoactives les plus vulnérables, cumulant des risques (précarité, forte prévalence de pathologies infectieuses, absence de domicile, etc.). Une équipe de professionnels soignants et travailleurs sociaux assure la gestion du lieu et offre une prise en charge globale pour permettre aux usagers de drogues de consommer dans un cadre sécurisé (en dehors des lieux publics) et avec des règles d’hygiène satisfaisantes.

(...)

Premiers signataires :

Les organisations Asud Mars Say Yeah, Aides, Bus 31 /32, Médecins du monde, Nouvelle Aube, Vers Marseille sans sida et sans hépatites, membres du groupe de pilotage stratégique de la mission de préfiguration de «Ferry B», la Halte soins addictions de Marseille ; ainsi que Prof. Themis Apostolidis, Professeur des universités Aix-Marseille Université ; Prof. Françoise Barre-Sinoussi, Prix Nobel de médecine ou physiologie, présidente de Sidaction ; Dr Nicolas Bonnet, directeur directeur du Respadd, Réseau des établissements de santé pour la prévention des addictions ; Dr. Thomas Bosetti, président Association Just ; François Crémieux, Directeur général de l’AP-HM (Assistance Publique - Hôpitaux de Marseille) ; Prof. François Dabis, président de l’Association Bordeaux ville sans sida, Institut de santé publique (Isped) ; Dr. Jean-Michel Delile, président Fédération addiction ; Robert Guédiguian, réalisateur de cinéma ; Prof. Michel Kazatchkine, commissaire global Commission on Drug Policy ; Maela Le Brun Gadelius, pour le collectif Galilee (La case, Bizia, Proses, Respadd, Bus31 /32) ; Dr. Florence Rigal, présidente Médecins du monde ; Khadidja Sahraoui-Chapuis, Directrice Réseaux 13 ; Dr. Bruno Spire, directeur de recherches en santé publique Inserm /Aides ; Camille Spire, Présidente Aides ; Bruno Tanche, président Addiction méditerranée…