Face à des crimes de guerre et une situation humanitaire catastrophique, un nombre croissant d’organisations œuvrant dans le la santé se montrent extrêmement préoccupées par les conséquences de l’action israélienne en Palestine. En aucun cas, la continuité des soins ne devrait être compromise, y compris dans le domaine des addictions. Les professionnel·le·s des addictions proposent des recommandations dans le contexte des crises humanitaires.
Situation « désastreuse », « catastrophe humanitaire », « calvaire » des populations civiles, pénurie de médicaments, « bombe à retardement sur le plan épidémique », « droits humains bafoués » : voilà autant d’expressions utilisées par Ajith Sunghay(link is external), le chef du bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme dans le Territoire palestinien occupé, à la suite d’une visite dans la bande de Gaza. C’était il y a quatre mois. L’OMS estimait à ce moment-là que le système de santé était sur le point de s’effondrer(link is external).
La destruction systématique des soins de santé s’est poursuivie – il ne restait plus que 10 hôpitaux « à peu près fonctionnels » sur les 36 hôpitaux qui desservaient plus de deux millions d’habitants(link is external) le 7 avril passé – et même si de nombreux pays et les agences onusiennes déplorent le fait que le droit fondamental à la santé est constamment bafoué, la situation ne semble pas s’améliorer.
La question des addictions ne doit pas rester en marge, à plus forte raison lorsque plusieurs expert·e·s signalaient déjà dans un article paru dans une revue scientifique avant le présent conflit(link is external) que les conditions difficiles – violence politique, démolition d’habitations, arrestations, restriction de la mobilité, colonisation, absence d'autorité palestinienne unifiée et manque d'application des lois – favorisaient les problématiques d’addictions. S'il y avait des services spécialisés, ils étaient loin de répondre aux besoins de la population. En 2023, la Cisjordanie ne comptait que trois centres publics de thérapie, dont l’un propose des traitements à base de méthadone. Dans la bande de Gaza, il en existait cinq, dont un privé s’adressant uniquement aux femmes. Qu'en est-il aujourd'hui? Difficile de l'estimer étant donné les difficultés d'accès aux informations, mais l'étendue des dégâts laisse présager le pire.
À l'instar d'autres organisations du domaine des addictions et face aux agressions répétées contre les populations civiles, le GREA réaffirme, dans ces circonstances tragiques, son engagement pour les droits humains, en condamnant une guerre menée également contre les services de santé. Il est primordial d'aborder les défis liés à la consommation de drogues dans des contextes de crises humanitaires. Dans cette perspective, il convient de rappeler une série de recommandations à ce sujet(link is external), émises par l'ONG Skoun, Lebanese Addictions Center(link is external), en collaboration avec le Haut-Commissariat aux droits de l'homme, ainsi que l'International drug policy consortium (IDPC), lors de la 67ème Commission des stupéfiants des Nations Unies (CND) à Vienne en mars dernier :