14ème Congrès de la Fédération Addiction

Événements

14ème Congrès de la Fédération Addiction

11 novembre 2024

Où? Angers, France
Quand? 22 et 23 mai 2025

Argumentaire

Art et consommations de substances psychoactives ont toujours été liés. L’utilisation de drogues par nombre d’artistes pour faciliter le processus créatif (plus que la création elle-même) est bien connue et en partie fantasmée. Mais, à l’image de l’usage de « drogues » qui a d’autres fonctions au-delà de l’art, le processus créatif représente un levier important pour les usagers, leur entourage et les professionnels.
L’art favorise la construction, la déconstruction, la reconstruction, l’exploration, l’imagination, la fabrication et le lien.

L’art de l’accompagnement

L’utilisation de l’art dans une dimension d’accompagnement clinique et thérapeutique est aujourd’hui courante et reconnue. La création participe alors de la transformation, parfois lente et silencieuse, de l’individu.
Le processus créatif provoque un mouvement d’équilibre/déséquilibre, un couple familier aux usagers, à leur entourage et aux professionnels. C’est en cela qu’il constitue un outil d’accompagnement en addictologie : son intérêt réside dans le chemin, le processus, plus que dans la production ou « l’œuvre » en tant que telle.
Quand les mots manquent, quand le langage ne permet pas l’expression, d’autres médias permettent la formulation des émotions, des sentiments, de l’univers personnel, des problématiques, des joies, des traumatismes, et du stress. L’art-thérapie propose ainsi une (ré)appropriation de soi.

La création est aussi une exploration de soi, particulièrement chez les jeunes, à l’adolescence : expérimentation des usages et de leurs effets, identification des limites, construction d’une connaissance de soi et adaptation.

La création intervient également dans l’intimité des familles et de l’entourage pour soutenir, s’adapter et trouver des modalités de vivre ensemble.

Les plus précaires et les plus vulnérables développent un « art du système D », véritable fabrique de débrouille et d’invention.

La création du quotidien

L’art n’est pas uniquement spectaculaire : il est aussi artisanat et fabrique du quotidien.

Les professionnels, qui interviennent dans des contextes variés (autres institutions, rencontres avec des publics différents, mesures judiciaires), développent un savoir-faire proche de l’inventivité. Face à la raréfaction des moyens humains et la désertification des réponses de soins, cette créativité repose sur la volonté, la militance et l’engagement.

L’addictologie s’inscrit dans une dynamique d’exploration, de déconstruction/reconstruction, et de création de lien. Elle expérimente des programmes thérapeutiques, d’éducation préventive ou de réduction des risques, et construit des dispositifs innovants.

Le processus créatif participe à l’innovation, même si celle-ci n’est pas toujours évaluée. L’évaluation, bien que nécessaire, reste sous-financée et parfois trop procédurale.

La création peut aussi être une alternative : elle crée des lieux tiers, alternatifs, où se tisse une mixité sociale, générationnelle et identitaire. Ces initiatives rappellent que l’environnement favorable est un déterminant de santé essentiel.

L’art est politique

L’art contient des dimensions ontologiques, spirituelles, thérapeutiques et politiques. Il sert parfois la revendication et l’activisme, surtout chez les populations stigmatisées.

Cette création, par des performances ou happenings, occupe l’espace public et bouscule les normes sociales qui produisent des discriminations. L’art devient un moyen de rendre visible ce qui est caché ou banalisé.

La création, née de l’adversité, est un vecteur de culture des dominés vers les dominants, tout en captant l’attention dans une « économie de l’attention ». Elle bouscule les représentations sociales et les images mentales, remettant en cause les logiques stigmatisantes.

La création favorise la sublimation et l’action. Mais le pouvoir d’agir est conditionné par un contexte favorable et le devoir d’agir des plus insérés.

Si la création est valorisée dans des sphères privilégiées ou élitistes, elle est protéiforme. L’art a pour but d’exposer une œuvre, mais aussi de découvrir et se découvrir, d’être au monde ou d’y revenir.

  • Quelle est la contribution de l’art au rétablissement en addictologie ?
  • En quoi le processus créatif permet-il d’agir, de passer à l’acte, et de devenir « acteur » ?

C’est ce que propose d’explorer le 14e congrès de la Fédération Addiction.

Angers, France
Commencez22 mai 2025
Fin23 mai 2025