Le président du Mexique a annoncé vouloir s’engager dans la légalisation du cannabis médical et autoriser l’importation de médicaments dérivés du cannabis. Par ailleurs, il entend proposer que les usagers de cannabis puissent avoir sur eux jusqu’à 28 grammes de cannabis sans être inquiétés. Cette annonce est perçue comme une avancée symbolique très significative vers la fin de la guerre contre la drogue dans un pays particulièrement meurtri par les cartels et la prohibition. S’il se déployait au Mexique, le cannabis récréatif et médical représenterait selon un investisseur potentiel, un marché de l’ordre de 1,7 milliards de dollars par an.

Abonnez-vous à l'Alerte mensuelle de l'IDPC pour recevoir des informations relatives à la politique des drogues.

Infléchissement de la loi sur le cannabis au Mexique

Le diéthylamide de l’acide lysergique, mieux connu sous le nom de LSD se distingue parmi les substances psychoactives. Depuis sa découverte, il ne cesse de surprendre et de déconcerter la communauté scientifique. Une équipe de recherche vient d’examiner ses effets par neuroimagerie multimodale sur 20 individus volontaires sains, à l’aide de dispositifs de pointe. Les résultats de cette étude préliminaire contrôlée sont significatifs et mettent en évidence des changements notables au niveau cérébral, notamment en termes de débit sanguin, d’activité électrique et de communication entre les neurones. Ces effets sont fortement corrélés à l’activité hallucinogène et aux propriétés d’altérations de la conscience associées au LSD. En plus de conforter certaines hypothèses relatives aux effets du LSD sur la stabilité et l’intégrité de réseaux neuronaux déjà bien établis, cette étude permet d’aller plus loin dans la caractérisation des propriétés du LSD et sa capacité à reproduire ("model") certains états pathologiques et à en traiter d’autres. Ce travail mené dans la suite d’autres travaux conduits par la même équipe sur la psilocybine confirme donc l’intérêt de poursuivre les recherches sur les hallucinogènes avec, à terme, de potentielles perspectives d’applications thérapeutiques.

Thumbnail: Robin L. Carhart-Harris - National Academy of Sciences

Modélisation des effets du LSD par neuroimagerie

Ce fut un épisode surréel, aux Nations Unies à New York la semaine dernière – un simulacre de consensus, et un terrible manquement au devoir de la part de certains gouvernements du monde. Paradoxalement, je suis pourtant parti de là, à la fin de la semaine, profondément encouragé.

Le 19 avril, le président a ouvert la Session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies (UNGASS) consacrée au « problème mondial des drogues ». Plusieurs avaient espéré que le processus de l’UNGASS soit une occasion de débat large et ouvert sur ce qui fonctionne et ne fonctionne pas, dans la réponse aux drogues dans le monde. De fait, plus de 1 000 leaders de partout dans le monde avaient demandé à ce que les Nations Unies ne ratent pas cette occasion historique de mettre fin à la guerre ratée aux drogues, qui a conduit à un tel gaspillage de ressources, à d’horribles violations des droits humains et à d’affreux préjudices pour la santé publique, comme celui de catalyser les épidémies du VIH et de l’hépatite C. Or, quelques moments plus tard, l’Assemblée générale a adopté par consensus le texte d’une résolution négociée, avec une acrimonie considérable, un mois plus tôt à la Commission des stupéfiants (CS) des Nations Unies à Vienne.

Quel échec retentissant, en 2016, que ce document final officiel — comme l’ont déploré des organismes de la société civile et la Commission mondiale des politiques sur les drogues. On échoue à y reconnaître le gâchis résultant de décennies de prohibition punitive ainsi que le corpus croissant de preuves que d’autres approches plus humaines sont beaucoup plus efficaces. Bien sûr, ce dénouement n’est pas étonnant compte tenu des efforts réussis d’un certain nombre de pays afin de bloquer ou d’affaiblir considérablement tout contenu engageant les pays à des approches de réduction des méfaits ou de respect des droits humains. (Nous tournons le regard vers toi, Russie — un des principaux agresseurs.)

Effritement du consensus : Compte-rendu de la session extraordinaire des Nations Unies consacrée aux drogues

La société civile dénonce un manque de transparence dans les négociations et les débats de l'UNGASS 2016. Pour en savoir plus, en anglais, veuillez lire les informations ci-dessous.

Negotiating the political minefield of global drug policy has left civil society and many progressive-thinking countries disappointed by the outcomes of last week’s United Nations General Assembly Special Session (UNGASS) on the World Drug Problem, and frustrated by the UNGASS process.

The 19-21 April meeting of world leaders, non-governmental organisations and members of civil society in New York was the first special session on drugs in nearly 20 years. It offered a momentous opportunity to debate global drug policy, discuss successes and failures, and endorse a new Outcome Document as the way forward.

In the three-year run-up, there were strong calls from many member states and civil society organisations to move away from criminalisation and punitive approaches in place since the 1998 UNGASS on drugs, which vowed to reduce the ever increasing supply and demand of drugs through punitive measures, including the criminalisation of drug users.

However, the UNGASS process and last week’s meeting itself were seen by many to have side-lined calls to adopt a health and human rights-based approach to drug policy that is both fair and evidence-informed.

Keep up-to-date with drug policy developments by subscribing to the IDPC Monthly Alert.

La société civile déçue suite à l’UNGASS sur la drogue 

La Cour suprême du Canada a statué que ces peines étaient anti-constitutionnelles.

Pour en savoir plus, en anglais, veuillez lire les informations ci-dessous.

The Supreme Court of Canada has ruled that mandatory minimum sentences for repeat drug traffickers are unconstitutional.

The decision, one of two released Friday morning, overturns a policy brought in under former Prime Minister Stephen Harper that forced judges to hand down a minimum of one year in jail to people who are convicted of more than one trafficking offense within a ten-year period.

A separate ruling also struck down a law that infringed on a judge's ability to give credit for time served prior to a conviction.

Civil liberties advocates argued the laws amount to "cruel and unusual punishment"—a Charter violation—that disproportionately affects drug addicts and marginalized people. They said that the laws also effectively tie a judge's hands when it comes to using discretion during sentencing.

Le Canada invalide les peines minimales obligatoires pour les trafiquants de drogue 

Depuis 2011-2012 Kenya a introduit et mis en œuvre avec succès un vaste programme de réduction des risques pour lutter contre une sous-épidémie de VIH parmi les usagers de drogues injectables. Pour en savoir plus, en anglais, veuillez lire les informations ci-dessous.

Since 2011–2012 Kenya has successfully introduced and implemented a comprehensive harm reduction programme to tackle a sub-epidemic of HIV among people who inject drugs (PWID).

People who use drugs are highly stigmatised in Kenya. Cultural, religious and social norms were against harm reduction, which was widely perceived as encouraging drug use.

To overcome this, advocacy work was done to place harm reduction within a public health context and emphasise the benefits for all society. On a government level, the Kenyan Ministry of Health established a policy framework for a national HIV and harm reduction response targeting PWID. The National AIDS and STI Control Program (NASCOP) developed standard operating guidelines for initiating harm reduction.

Thumbnail: CC Community Action On Harm Reduction

Réussites et défis des services de réduction des risques au Kenya

Le Ministre allemand de la Santé annonce la légalisation du cannabis médical début 2017. Pour en savoir plus, en anglais, veuillez lire les informations ci-dessous.

Berlin (AFP) - Germany is to legalise cannabis for medicinal purposes early next year, the health minister said on Tuesday.

"Our goal is that seriously ill patients are treated in the best possible way," said Hermann Groehe, who will present draft legislation to the German cabinet on Wednesday.

The draft bill comes as many parts of the world are relaxing laws on cannabis use and medicinal marijuana is gaining popularity to ease suffering from cancer, glaucoma, HIV or AIDS, Hepatitis C, Parkinson's disease and other serious conditions.

However, the issue of recreational and medical cannabis use is controversial in many countries, as opponents fear crime connected to drug abuse and addiction. Some argue pot use could lead to dependence on harder drugs.

L’Allemagne sur le point de légaliser la marijuana à usage médical  

L’UNGASS 2016 n’a pas apporté de modifications substantielles aux approches répressives des politiques en matière de drogues en Asie. Pour en savoir plus, en anglais, veuillez lire les informations ci-dessous.

A global meeting on drugs failed to deliver a highly anticipated shift from a punitive approach to narcotics, disappointing Myanmar advocacy groups.

The outcome of the UN General Assembly Special Session on drugs held last week in New York instead resulted in a draft resolution that brings little new to the table, experts said.

Nang Pann Ei, a coordinator of the Drug Policy Advocacy Groups, called the UNGASS meeting significant because Myanmar civil society was able to speak up for opium farmers facing the constant threat of crop eradication. But she voiced disappointment about the resulting policy document, saying it has “some serious gaps”.

“It did not mention harm reduction specifically, and decriminalisation of drug use and abolishing the death penalty for drug-related offenses was not mentioned,” she said. “This will impact Myanmar drug policies, which will still stick to repressive drug laws and not change to 100 percent human rights-based drug policies for the affected communities.”

“We hoped UNGASS would help change these outdated and repressive policies, but this unfortunately did not happen,” she added.

Un nouvel accord ne marque pas la fin de la guerre contre la drogue dans la région ASEAN

Pour l'instant, les différences ont été colmatées, mais l'écart entre les perspectives divergentes continue de se creuser. Pour en savoir plus, en anglais, veuillez lire les informations ci-dessous.

From time to time, DrugWise will be featuring guest blogs. Our first one is from

 from Kent University and Editor of Drugs and Alcohol Today.

Consensus on Outcome Documents and centrality of drug convention is reached, but big split between reformers and conservative states

Legalisation schemes continue to be rolled out across different countries in clear contravention of treaty stipulations

Increasing number of countries adopt death penalty and corporate punishment

US position puts unprecedented emphasis on treatment and alternative punishment

Detailed list of operational recommendations likely to result in funding proposals submitted to European Union

Role of international agencies like INCB and UNODC strengthened

Detailed critique of human rights violations, adverse impact on public health and development objectives remains unaddressed

Next meeting in 2019 likely to be more acrimonious

“The drug problem and its related evils transcend borders and affect citizens worldwide. Hence international cooperation towards an integrated and balanced strategy is required in order to counter them”, said Archbishop Bernadido Auza of the Holy See when addressing the UN General Assembly on Thursday, 21 of April.

UNGASS 2016 – Le consensus résiste, uniquement grâce aux protestations

Les données statistiques ne soutiennent pas l’allégation du gouvernement indonésien selon laquelle la peine de mort réduit la consommation de drogues et la criminalité. Pour en savoir plus, en anglais, veuillez lire les informations ci-dessous.

One year after the executions carried out by Indonesia on 29 April 2015, PKNI and LBH Masyarakat examined the drug situation in Indonesia. The executions were undertaken in the name of a “drug emergency” to achieve the so-called “drug-free Indonesia.” The executions were also carried out to deter and reduce the rate of drug-related crime. Is this justification plausible? After examining the data collected from the National Narcotic Board (BNN) and the Directorate General for Correctional Facilities, Ministry of Law and Human Rights, it can be seen that executions are not proven to decrease drug crimes.

In 2008, Indonesia executed two drug convicts from Nigeria. Since 2008, however, drug crimes have not fallen. The number of people convicted of drug offences throughout 2015 increased. Likewise, the number of people who use drugs has increased since 2011 until 2015. In 2011, there were 3.6 million people who use drugs and in 2015, the number rose to 5.9 million (representing a 64% increase) As the data shows, executing people has failed to curb drug offences. It is time for Indonesia's drug policies to be guided by evidence and science, instead of ideology or moral judgment.

La peine de mort réduit-elle la consommation de drogues et la criminalité liée à la drogue? Les données de l'Indonésie

Bien que décevant, le document final utilise un nouveau langage relatif aux droits humains qui pourrait signifier des progrès après l'UNGASS de 2016. Pour en savoir plus, en anglais, veuillez lire les informations ci-dessous.

The April 2016 UN General Assembly Special Session (UNGASS) on the world drug problem offered a unique opportunity to re-examine the approach of punitive suppression that underpins global drug control. As the first such meeting to be held since 1998, it was a chance to set a new course, leaving behind what the UN Office on Drugs and Crime has called the negative ‘unintended consequences’ of the ‘war on drugs’.

Part of setting a new course must mean bringing human rights into the heart of drug control. For too long, States have approached international drug control law in isolation, as if these obligations exist separate and apart from the broader framework of international law, and may be interpreted and applied as if no overlapping treaty obligations come into play. This approach has contributed to the growth of human rights violations linked to drug control in all regions of the world – the death penalty; torture and inhuman or degrading treatment or punishment; arbitrary detention; denial of due process rights; violations of the right to health; mass incarceration; and many more.

However, the obligations established in the drug conventions cannot be interpreted and implemented in isolation, and must take into account concomitant obligations in other legal regimes. This principle has driven efforts – sometimes successful, other times not – to forge a more humane and rights-based approach to drug control within the UN system.

La victoire « des droits humains » lors de l'UNGASS sur les drogues dont personne ne parle, et comment celle-ci peut être exploitée.

Dans cette vidéo, les représentants des gouvernements de l'Uruguay et de la Jamaïque se joignent à des organisations de la société civile pour expliquer l'évolution récente des politiques en matière de drogue pendant l'UNGASS de 2016. Pour en savoir plus, en anglais, veuillez lire les informations ci-dessous.

With an increasing number of jurisdictions enacting or contemplating reforms creating legal access to cannabis for purposes other than exclusively "medical and scientific," tensions regarding the drug conventions and evolving law and practice in Member States continue to grow.

Thumbnail: Youtube WOLA: Washington Office on Latin America

Actualités