La construction socio-économique du cannabis au Maroc

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La construction socio-économique du cannabis au Maroc

2 septembre 2017

La construction socio-économique du cannabis au Maroc: Le kif comme produit traditionnel, produit manufacturé et produit de contrebande
Auteure: Kenza Afsahi Au Maroc, le cannabis1 a joué un rôle important dans le mode de vie de la société et dans son économie. Intégré dans différents domaines, il a d’abord été transformé à des fins alimentaires (sous forme de céréale), techniques (éclairage, fabrications textile et papetière) et médicinales2 (Bellakhdar, 2013). Puis, il a été utilisé comme drogue magique et introduit dans des rituels et des cérémonies religieuses. L’usage spirituel l’a popularisé: le cannabis permet de supporter la dureté du travail et le froid en hiver et, comme drogue récréative, il provoque l’ivresse et favorise les liens sociaux. A la fin du xixe siècle, le cannabis était cultivé pour le marché local et national sur de petites surfaces, aux côtés d’autres cultures traditionnelles. Les besoins des consommateurs pour l’usage récréatif n’étaient pas excessifs. Plus tard, pendant la période du Protectorat (1912-1956), le Maroc a vu naître deux marchés du cannabis, le marché du monopole et le marché de contrebande. En conséquence, depuis le début du xxe siècle, le produit traditionnel du kif a subi de grandes transformations qui ont impacté sa valeur sociale et économique.

Cet article fait partie du volume 29, nº 2 de la revue Tempo Social.

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