Mauricio Romero Mendoza - Flickr - CC BY-NC-ND 2.0
Faut-il légaliser la cocaïne ?
C’est arrivé près de chez vous, ou presque. “Il y a quarante ans, en raison de la surproduction de lait, l’Europe croulait sous une montagne de beurre. Désormais, c’est à Anvers que l’on croule sous une montagne de cocaïne.” Le constat, grinçant, est signé de la Gazet van Antwerpen, le quotidien d’Anvers. La Belgique ne sait plus comment se défaire des tonnes de cocaïne saisies (près de 90 tonnes en 2021, un record), rapportait récemment De Standaard. Et envisage même, pour les détruire, de construire de nouveaux incinérateurs. Une urgence, car en attendant la drogue est stockée, et les autorités redoutent que des groupes criminels ne cherchent à s’en emparer.
L’histoire pourrait paraître anecdotique. Elle ne l’est pas et traduit au contraire très bien la problématique de notre dossier cette semaine : compte tenu du développement du trafic et des violences qui l’accompagnent, il est temps de changer de paradigme. La Belgique, et les Pays-Bas plus encore, semblent dépassés par l’ampleur du phénomène. Au point qu’à Amsterdam la bourgmestre a demandé la “dépénalisation de la cocaïne” et une “régulation du marché” Elle n’est pas la seule.
Depuis quelques mois, Gustavo Petro, le tout nouveau président colombien (de gauche, une première), demande au monde une tout autre approche. Et il est bien placé pour savoir de quoi il parle, écrit El País América. “Si un pays doit débattre [de la légalisation], c’est bien la Colombie. Aucun autre ne va le faire !”,assure au journal une experte en politique des drogues. La Colombie est le premier producteur mondial de cocaïne. Et, en matière de violences, elle a eu sa part.