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"Les ONG sont un chainon vital dans la lutte contre la drogue", selon le Directeur exécutif de UNODC

15 décembre 2010

Le 3 décembre 2010, le Directeur exécutif de UNODC, Yury Fedotov, a accueilli le nouveau président du Comité des ONG sur la drogue de Vienne, M. Michel Perron.

« Pour faire face à la drogue, nous devons garder un contact constant avec le savoir et l'expertise de terrain. Nos principales ONG partenaires nous fournissent ce contexte et soutiennent notre travail aux niveaux local et global, » dit M. Fedotov.

Le nouveau président, M. Perron, est le Président directeur général du Centre canadien de lutte contre l'alcoolisme et les toxicomanies, une ONG importante dans la prévention et le traitement des drogues. De 2007 à 2009, il mena le « Beyond 2008 », une initiative globale en partenariat avec UNODC qui engage 900 ONG issues de 145 pays à examiner la Session spéciale de l'Assemblée générale des Nations unies sur la drogue.

Le Comité des ONG sur la drogue de Vienne (VNGOC) est l'une des principales ONG partenaires de UNODC et ses membres sont issus de grandes ONG internationales, nationales et locales. Il représente quelques 10 millions d'individus affiliés travaillant sur des problématiques liées à la drogue et fournit un pont unique et essentiel entre les ONG, la Commission des stupéfiants (CND) et UNODC. Cette initiative a créé un consensus, parmi un large panel d'organisations de la société civile ayant des profils idéologiques différents, autour d'une série de recommandations qui fut présentée au segment de haut niveau de la Commission des stupéfiants.

Ci-dessous vous trouverez un extrait de l'interview de M. Perron portant sur sa nomination :

UNODC : Quel sera votre mandat en tant que nouveau président du Comité des ONG sur la drogue de Vienne ?

M. Perron : VNGOC a une longue et riche histoire de pont entre les ONG, UNODC et la Commission de stupéfiants (CND). Mon rôle, au coté du Conseil d'administration de VNGOC, sera de m'assurer que nous continuions d'assister ces ONG dans la fondation d'une relation réussie avec la section de la société civile de UNODC. Mes objectifs pratiques sont de mener un processus de modernisation de notre constitution, d'amélioration de la représentation régionale au sein du Comité, de stabilisation du budget et des ressources tout en renforçant la plateforme grâce à laquelle nous pouvons augmenter nos communications et soutenir nos membres.

UNODC : Quelles sont les possibilités d'engagement des ONG avec UNODC ?

M. Perron : La Commission des stupéfiants est le rassemblement et l'opportunité les plus visibles pour que les ONG puissent travailler avec UNODC - ce qui reste une priorité importante pour VNGOC soit à travers notre rôle de médiation de dialogues informels avec la direction de UNODC, l'organisation de forums conjoints ou la mise en avant des recommandations consensuelles établies grâce au processus « Beyond 2008 ». VNGOC soutient la position de liaison de la section de la société civile de UNODC entre nos membres et les composantes de UNODC.

Egalement important est le travail conjoint de VNGOC et de la section de la société civile de UNODC pour l'approfondissement des relations entre les ONG et les représentants régionaux de UNODC. Cette tache est essentielle pour pouvoir assurer la continuité des relations entre les gouvernements locaux, les ONG et les bureaux régionaux de UNODC permettant, entre autres, de promouvoir les recommandations « Beyond 2008 ».

UNODC : La consommation et la dépendance à la drogue continuent de représenter une menace en Europe de l'Est, ainsi que dans certaines parties de l'Asie et de l'Amérique Latine, couplée à de nouvelles infections du VIH parmi les consommateurs de drogues injectées, selon de nouveaux rapports. Que peuvent faire les ONG pour lutter contre cela ?

M. Perron : Les ONG ont clairement montré leur compréhension et leur expertise dans ce domaine par leur travail sur le terrain, leur rôle de conseil auprès des gouvernements et leur défense du droit des personnes les plus affectées de recevoir les services et le soutien qu'ils méritent. Plusieurs de ces opportunités de collaborations avec les ONG ont été formulées dans la déclaration et les résolutions « Beyond 2008 » qui servent encore de feuille de route pour le travail des gouvernements, de l'OICS et de UNODC avec les ONG sur ces questions.

UNODC : Les droits de l'homme prennent une place de plus en plus centrale dans la lutte contre la drogue et la dépendance aux drogues. Quel est votre point de vue sur la question ?

M. Perron : C'est une question centrale pour les ONG étant donné qu'elles sont souvent parmi les premières à faire état de l'impact des politiques et des actions qui enfreignent les droits de l'homme, particulièrement parmi les personnes affectées par les politiques de lutte contre la drogue. Nous parlons de ce problème dans la déclaration et les résolutions « Beyond 2008 » - en reconnaissant que cette problématique est essentielle à toute politique de lutte contre la drogue, ainsi que le sont les recommandations pratiques et pragmatiques qui peuvent être mise en œuvre par les gouvernements pour garantir la protection des droits de l'homme. Je considère que mettre en avant les droits de l'homme permet de voir le débat sur les politiques liées aux drogues à travers un prisme spécifique qui aide à réduire les politiques et actions extrêmes de par le monde.

UNODC : Quels sont les défis rencontrés par les ONG pour transmettre les messages sur les dangers de la drogue et comment les ONG les abordent-elles ?

M. Perron : Les ONG représentent une pléiade riche et diverse d'experts travaillant sur tous les aspects du problème de la drogue et ses impacts sur la population à travers le monde - et ceci inclut un travail actif dans les domaines de l'éducation et de la prévention. Ceci est une activité essentielle de nombre d'ONG, plusieurs desquelles font preuve d'une grande créativité et connaissent un important succès dans le partage d'information et la mise en place de stratégies pour prévenir l'abus de drogue.

Notre rôle est d'encourager et de mettre en avant ce travail pour que d'autres fassent de même. VNGOC continuera également à rappeler aux gouvernements, à UNODC et à OICS que prévenir l'abus de drogue est une priorité centrale pour de nombreuses ONG et doit en rester une au sein de la Commission des stupéfiants ou autres fora.

UNODC : Lors de la 52 e session de la Commission des stupéfiants qui a eu lieu à Vienne en 2009, les chefs d'Etat ont adopté une Déclaration politique et un plan d'action sur la coopération internationale vers une stratégie intégrée et équilibrée pour contrer le problème mondiale de la drogue. Quelles opportunités voyez-vous pour les ONG pour mettre ce plan en action ?

M. Perron : La Déclaration et le Plan d'action représente une opportunité spécifique et importante pour les ONG à travers le monde pour s'engager avec les gouvernements et construire un partenariat fort pour faire face aux priorités clé. En outre, les ONG et les gouvernements peuvent bénéficier de la Déclaration et résolutions « Beyond 2008 » qui représente le premier consensus global entre ONG sur la manière d'adresser la question des politiques et des programmes liés aux drogues. Les résolutions « Beyond 2008 » furent clairement un point de départ plus qu'une conclusion du processus d'engagement qui a vu plus de 900 ONG de tous les horizons se rassembler pour se mettre d'accord sur ce qui devait être fait pour faire face à l'abus de drogue.

VNGOC et ses membres se sont engagés à faire progresser la sensibilisation et la compréhension des recommandations « Beyond 2008 » aux plans national, régional et global. Nous les voyons comme complémentaires à la Déclaration et au Plan d'action et ils représentent des domaines d'engagement avec les ONG tangibles, spécifiques et pratiques. Nous espérons que tous puissent bénéficier de cette opportunité de collaboration sans précédent.

Profils associés

  • United Nations Office on Drugs and Crime (UNODC)

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