La guerre contre la drogue : bilan d’un échec

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La guerre contre la drogue : bilan d’un échec

16 janvier 2015

Le bilan de plus d’un siècle de prohibition des drogues est clairement négatif. Il est certes impossible de déterminer avec certitude si l’interdit a permis de limiter la production illégale de drogue, comme le pensent certains (notamment Windle et Farrell, 2012), ou si elle l’a au contraire dynamisée en raison de la rentabilité de la transgression, comme l’estiment d’autres. Il est en revanche acquis que les cultures illégales de pavot à opium, de cocaïer, ou encore de cannabis, n’ont pu être réduites de façon significative et durable, ni à l’échelle mondiale, ni dans la plupart des pays producteurs (Afghanistan, Birmanie, Colombie, États-Unis, Maroc, Mexique, Pérou, etc.).

L’interdiction de la production constitue le fondement de toutes les politiques et actions antidrogue mises en place par la communauté internationale depuis le début du XXe siècle. En 1906, Charles Henry Brent, évêque de l’Église épiscopale des États-Unis en poste aux Philippines, où la consommation d’opium était problématique, convainquit le président Théodore Roosevelt de réunir une Commission internationale de l’opium. Cette Commission se réunit à Shanghai en 1909, sous la présidence de Brent. Elle posa les bases de la prohibition de l’usage non thérapeutique des drogues.

Le premier traité international mettant en œuvre cette interdiction fut signé à La Haye en 1912, à l’occasion d’une conférence internationale également présidée par Brent. L’objet de cette Convention internationale de l’opium était d’établir un contrôle de la production, du commerce et de la consommation d’opium mais aussi de morphine, d’héroïne et de cocaïne. Après la Première Guerre mondiale, la communauté internationale se dota d’un premier organe de lutte contre la drogue : dans le giron de la Société des Nations fut institué, en 1920, le Comité consultatif sur le trafic de l’opium et d’autres drogues nuisibles, précurseur de la Commission des stupéfiants des Nations unies établie en 1946. Conventions et protocoles internationaux se succédèrent jusqu’à la Convention unique sur les stupéfiants de 1961 (184 États signataires en 2014) qui les réunit en un instrument aujourd’hui encore au cœur du système de contrôle international des stupéfiants. S’y sont adjointes depuis la Convention sur les substances psychotropes de 1971 (183 États signataires) et la Convention des Nations unies contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes de 1988 (189 États signataires).

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