Participation des usagers : de l’implication à la coopération

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Participation des usagers : de l’implication à la coopération

28 septembre 2020

Par Fédération Addiction - Collection Repère(s

L'implication des usagers dans leur parcours de soin, dans le quotidien des structures d'accueil et d'accompagnement et sur la scène politique, a trouvé une nouvelle légitimé en France dans les années 1985-1990, dans le contexte de l'épidémie du sida et de l'arrivée du paradigme de réduction des risques infectieux chez les usagers de drogues.

Cette dynamique, impulsée par des associations militantes, s'est heurtée au retard des politiques publiques françaises par rapport à d'autres pays voisins (le Royaume Uni, les Pays-Bas, la Suisse et les pays nordiques), dont la tradition de santé publique est plus ancrée. La question de l'implication des personnes concernées par les problématiques addictives demeure complexe, en raison notamment de la stigmatisation de l'identité des usagers de drogues, qui est due au contexte répresif organisé par la loi du 31 décembre 1970, relative aux mesures sanitaires de lutte contre la toxicomanie et à la répression du trafic et de l'usage illicite de substance vénéneuses, qui pénalise l'usage illicite de certaines drogues et criminalise les trafics.

Nous constatons cependant une évolution dans l'histoire de l'implication des usagers (de structures) à partir des années 2000, marquées en France par l'adoption de législations fondant la participation des usagers dans les institutions et la démocratie sanitaire.

Parallèlement au dévelopement de la réduction des risques, des approches comme l'auto-support, la santé communautaire, le développement du pouvoir d'agir (empowerment), le savoir expérientiel et le rétablissement sont apparues, et les pratiques cliniques en addictologie se sont diversifiées. Dans le sillage de ces nouvelles pratiques, la question de la place de l'usagers dans la structure d'accueil ou d'accompagnement devient aujourd'hui centrale, posant sous un nouveau jour celle de l'intégration de la pair aidance dans les services ou en partenariat, favorisée par les échanges internationaux (avec le Québec notamment).

Les pratiques de participation des usagers en addictologie sont en partie inspirées des paradigmes qui se dévelopment en santé mentale, à travers des expériences comme celle du logement d'abord, baisées sur la collaboration entre les professionels et les médiateurs de santé pairs. Certaines approches, comme le rétablissement par exemple, sont également issues du champ de la santé mentale.