A quand un débat serein sur les drogues en France ?

IDPC Database

Actualités

A quand un débat serein sur les drogues en France ?

3 juillet 2019

Par Libération

Le constat est partout unanime : seule une vraie politique de réduction des risques dans un cadre de dépénalisation de l’usage peut se révéler efficace en matière de drogues. Encore faut-il pouvoir en parler sans tabou.

Ce vendredi 24 mai se tenait, à Paris, la XIIIe Conférence internationale sur les politiques des drogues. Vous n’en avez pas entendu parler ? C’est normal, tant le débat serein en France sur les drogues est difficile. Pourtant, il pourrait rassembler des élus de tous bords animés par la seule préoccupation d’une politique publique efficace.

C’est notre cas. Nous ne sommes pas d’accord sur tout, mais nous avons signé le 27 avril la même déclaration, en compagnie d’élus et de parlementaires du monde entier, de toutes tendances politiques. L’objet de cette déclaration ? Soutenir la politique de réduction des risques en matière de drogues au niveau mondial. En marge de la XXVIe Conférence internationale sur la réduction des risques, à l’invitation de Médecins du monde et du réseau de parlementaires engagés dans la lutte contre le VIH, Unite, nous avons pu débattre avec des experts, des professionnels de santé, des élus de tous pays. Tous partagent le même constat : la politique de réduction des risques en matière de drogues est une nécessité et une réussite. Elle permet de réduire les cas de contaminations de VIH et d’hépatite C de manière très importante. Mais il y a une dimension supplémentaire qui a été abordée par tous, et notamment par le professeur Michel Kazatchkine, ancien directeur du Fonds mondial de lutte contre le sida, tuberculose, paludisme et membre de la Commission mondiale sur la politique des drogues : la réduction des risques n’est vraiment efficace que dans un cadre de la dépénalisation de l’usage.