Société civile : de l’international au régional, une nécessité

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Société civile : de l’international au régional, une nécessité

9 mai 2017

Les usagers de drogues sont « traités » dans des centres de rééducation en Chine ; attachés à leurs lits dans des asiles en Russie ; assassinés par milliers aux Philippines sous Duterte. Il ne fait pas bon être usager de drogues lorsque arrivent les pouvoirs forts, et les pouvoirs forts n’adviennent pas seulement de l’autre côté des océans… La société civile est alors un nécessaire contre-poids à l’autorité politique. La FEDITO BXL tente de jouer ce rôle, notamment par la campagne #STOP1921, et plus généralement en participant au renforcement de la société civile bruxelloise.

Les usagers de drogues sont « traités » dans des centres de rééducation en Chine ; attachés à leurs lits dans des asiles en Russie ; assassinés par milliers aux Philippines sous Duterte (regardez seulement ce reportage interactif…). Ce même Duterte avec qui Trump a de « very friendly » relations, ce même Trump qui organise un retour en force de la guerre à la drogue aux Etats-Unis. C’est donc un invariant des partisans de régimes forts, y compris en Europe : Orban rêve d’une Hongrie sans drogues d’ici à 2020 ; Le Pen, Dupont-Aignan et le Républicains, d’une France non « laxiste »,c’est-à-dire sans salle de consommation à moindre risque ni cannabis ; idem en Flandres pour le Vlaams Belanget la NVA, prônant la continuité de la « War on Drugs » ; en Wallonie et à Bruxelles, le Parti Populaire prône des centres de formation avec « encadrement de type militaire »…Il ne fait pas bon être usager de drogues lorsque arrivent les pouvoirs forts… (ou Rom ou prostitué ou homo ou ….)

C’est donc logiquement que lors d’une récente présentation de la campagne Stop 1921, une parlementaire interrogeait l’opportunité d’ouvrir le débat drogues en cette période de « retour du fascisme ». C’est vrai que nous pourrions faire profil bas et éviter le débat, pour assurer l’acquis. Mais l’acquis est-il tellement vaste ? Nous n’avons ni salle de consommation, ni diacétylmorphine ; pas de naloxone disponible à domicile ; un seul point de testing fonctionnant vaille que vaille. Des avancées ont été engrangées, il ne faudrait pas le nier, ni oublier le foisonnement du réseau, une actuelle consolidation de la réduction des risques et la large accessibilité des traitements de substitution aux opiacés. Mais l’acquis est moins vaste que ce qu’il reste à obtenir : avons-nous vraiment tellement à perdre ? Après tout, ne sommes-nous toujours pas, depuis près de 100 ans, dans un paradigme prônant l’interdit et la sanction à l’égard de celui qui acquiert et détient des drogues pour une consommation personnelle ? Ne s’agit-il pas là de la plus sévère forme d’exclusion – la criminalisation – pour un malade voire un citoyen en recherche de plaisirs ?

La Fedito Bxl s’engage aux côtés de Bruxelles Laïque, de la Liaison Antiprohibitionniste, de Médecins du Monde et d’autres qui nous rejoindront bientôt, pour dire « Stop à 1921 ». Elle s’engage en tant que membre de la société civile, tout comme elle le fait à l’échelon international notamment en étant membre du European Civil Society Forum on Drugs. C’est ce forum que consulte largement la Commission Européenne, comme récemment à l’occasion de la rédaction de son nouveau plan d’actions drogues. La Commission a entendu la société civile européenne, et, après une UNGASS plutôt décevante et à l’encontre de politiques obtues, elle promeut entre autres le « take home naloxone », l’auto-test VIH ou une réflexion sur le statut du cannabis ; ce n’est pas impressionnant en soi, mais ce n’est pas rien au niveau européen, terre de consensus souvent complexes… Encore faut-il que les Etats Membres avalisent ces propositions : nous suivrons le dossier pour la Belgique.

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