Salle de consommation à moindre risque : la Grèce ouvre, Hollande réaffirme son soutien

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Salle de consommation à moindre risque : la Grèce ouvre, Hollande réaffirme son soutien

29 novembre 2013

La Grèce a mis en place sa première salle d'injection à moindre risque (appelée couramment "salle de shoot") à Athènes, pour contenir la flambée de maladies infectieuses chez les toxicomanes dans ce pays en crise, a déclaré lundi l'Organisation Grecque contre la drogue, OKANA.

Après des projets similaires en Europe occidentale, au Canada et en Australie , le centre permet aux utilisateurs de drogues injectables de consommer des substances sous surveillance médicale.

Il a été visité par plus de 200 toxicomanes depuis qu'il a été mis en place début octobre. "La demande augmente de jour en jour et nous croyons que nous pourrions très bientôt avoir besoin de plus de services dans d'autres parties de la ville", a déclaré Sakis Papaconstantinou, le chef d'OKANA qui dirige le centre .

Suite à la crise et aux coupes sévère dans le budget de la santé, la situation des usagers de drogues est dramatique en Grèce : beaucoup des 25 000 usagers de drogues sont sans abri et n'ont pas accès aux services de santé dans un pays où le chômage a grimpé à plus de 27 pour cent, affectant principalement les jeunes. Une étude menée auprès de 275 toxicomanes à Athènes en octobre 2010 a montré que 85 % d'entre eux n'étaient pas inscrits dans un programme de réinsertion.

Pire, le nombre d'infections par le virus du sida a augmenté de 57 % par rapport à 2010. Les distributions de seringues et de préservatifs ont été réduites, fragilisant un peu plus les populations à risque. Alors que l'Organisation mondiale de la santé recommande la distribution de 200 seringues propres par toxicomane et par an pour limiter les infections par le VIH, la Grèce n'en a distribué que trois l'an dernier, selon le Centre hellénique pour le contrôle des maladies infectieuses.

La mise en place de cette salle d'injection répond donc à un double besoin : il faut rappeler que ces salles permettent non seulement de réduire les risques de contaminations VIH/Hépatites, mais elles permettent aussi à des usagers très précarisés de pouvoir entrer en contact avec le système socio-sanitaire (cf Inserm Expertise Collective sur la réduction des risques).

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