Strasbourg : Bientôt une salle de shoot ?

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Strasbourg : Bientôt une salle de shoot ?

12 décembre 2012

La Ville de Strasbourg est sur les rangs pour accueillir un des centres d’injection supervisée souhaité par le ministère de la Santé. L’association Ithaque, soutenue par la municipalité, présentera un projet en janvier. Si le dossier est retenu, la première salle de shoot pourrait ouvrir au premier semestre 2013.

Tout se décidera à Paris, au ministère de la Santé. D’autres villes comme Paris, Marseille ou Bordeaux présenteront également des projets. Dans un contexte de restrictions budgétaires, les villes vont devoir argumenter pour obtenir les financements d’un centre d’injection supervisée (CIS) dit aussi salle de shoot.

À Strasbourg, Alexandre Feltz, conseiller municipal délégué à la Santé, porte le dossier pour la Ville. « L’engagement contre la réduction des risques et l’addiction est très fort et date des années 90 », fait-il valoir. « L’association Ithaque porte depuis de nombreuses années un projet qui demandait une caution politique. »

Un rapport globalement positif sur les salles de shoot en Europe

Les salles de shoot sont « dans les tuyaux » depuis un moment en France. En 2010, un rapport de l’Inserm a même dressé, pour le ministre de la Santé de l’époque (Roselyne Bachelot) un bilan des CIS en Europe : réduction des overdoses, diminution des maladies liées à l’injection et des comportements à risque de transmission du VIH/VHC et même « une augmentation du nombre d’usagers entrant en traitement pour leur dépendance ». L’étude n’a pas permis en revanche de montrer « que la présence de CIS augmente ou diminue la consommation de drogue chez les usagers ou dans la communauté ».

Malgré ce rapport globalement positif, aucune disposition n’avait été prise en ce sens jusqu’à présent. « On a perdu deux ans », explique Alexandre Feltz.

La machine est relancée et Marisol Touraine, ministre de la Santé, a annoncé sa volonté d’ouvrir des CIS à titre expérimental « dès le premier trimestre 2013 ». C’est-à-dire avant les municipales.

« Moi je suis convaincu, déclare Alexandre Feltz. En tant que médecin mais aussi en tant qu’élu. » L’utilité des salles de shoot « est prouvée scientifiquement, ça ne fait plus aucun débat en Europe », avance-t-il. Les réticences de certains, pour l’élu, tiennent « du même discours réactionnaire que l’on a entendu quand on a mis des seringues à disposition des toxicomanes. Ce sont des commentaires moraux, pas scientifiques. »

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