Rapport mondial sur les drogues 2016

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Rapport mondial sur les drogues 2016

23 juin 2016
United Nations Office on Drugs and Crime (UNODC)

“Nous nous engageons de nouveau à redoubler d’efforts pour aborder et combattre le problème mondial de la drogue sous tous ses aspects et avec les dangers et risques nouveaux et persistants qu’il présente [...] et nous recommandons les mesures suivantes: [...] promouvoir, selon qu’il conviendra, l’exploitation et l’analyse des données fiables et objectives pertinentes [...] en vue d’améliorer la mise en œuvre de stratégies, politiques et programmes antidrogue globaux, intégrés et équilibrés [...] et encourager le partage de pratiques optimales et d’enseignements tirés de l’expérience.”

Document final de la session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le problème mondial de la drogue, intitulé “Notre engagement commun à aborder et combattre efficacement le problème mondial de la drogue”

Le Rapport mondial sur les drogues 2016 s’inscrit dans le sillage de la session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le problème mondial de la drogue, moment historique pour la politique mondiale en la matière. Son chapitre premier donne un aperçu global de l’offre et de la demande d’opiacés, de cocaïne, de cannabis, de stimulants de type amphétamine et de nouvelles substances psychoactives, ainsi que de leurs incidences sur la santé. Il passe également en revue les données scientifiques dont on dispose concernant la polytoxicomanie, les demandes de traitement pour usage de cannabis et les faits nouveaux intervenus depuis que la consommation de cannabis à des fins récréatives a été légalisée à certains endroits du monde. Le chapitre II porte sur les mécanismes d’interaction entre le problème mondial de la drogue et tous les aspects du développement durable, analysés dans la perspective des objectifs de développement durable.

L’usage de drogues et ses conséquences sanitaires

On estime qu’un adulte sur 20 a consommé au moins une drogue en 2014. Cela représente 250 millions de personnes âgées de 15 à 64 ans, chiffre équivalant approximativement aux populations de l’Allemagne, de la France, de l’Italie et du Royaume-Uni réunies; c’est beaucoup, mais il ne semble pas y avoir eu d’augmentation ces quatre dernières années proportionnellement à la population mondiale. Cependant, étant donné que plus de 29 millions de consommateurs de drogues souffriraient de troubles liés à cet usage, que 12 millions d’entre eux pratiqueraient l’injection et que 14,0 % de ceuxci vivraient avec le VIH, on peut affirmer que la consommation de drogues continue d’avoir des effets dévastateurs sur la santé.

Selon les estimations, 207 400 décès, ou 43,5 décès par million d’habitants âgés de 15 à 64 ans, auraient été liés à la drogue en 2014. Si ce nombre est également stable, il n’en témoigne pas moins d’une situation inacceptable qui pourrait être évitée. Les morts par surdose représentent entre un tiers et la moitié à peu près des décès liés à la drogue, dont la plupart peuvent être attribués à la consommation d’opioïdes. La période qui suit immédiatement la sortie de prison s’accompagne pour les anciens détenus d’une augmentation significative du risque de décès liés à la drogue (principalement par surdose), le taux de mortalité correspondant étant bien plus élevé que celui enregistré pour toutes les autres causes dans la population générale.

Dans de nombreux pays, la prison reste un milieu où les risques de contraction de maladies infectieuses sont élevés, ce qui constitue une préoccupation majeure pour ce qui est de la santé des détenus. Plusieurs études font apparaître que l’usage de drogues, notamment d’opiacés et de drogues injectables, est très répandu dans les établissements pénitentiaires. En outre, la prévalence de l’infection à VIH, de l’hépatite et de la tuberculose parmi les détenus peut être sensiblement plus élevée que parmi la population générale. Cependant, bien que l’on sache qu’il s’agisse d’un environnement à haut risque et qu’il existe des preuves scientifiques démontrant l’efficacité des interventions sanitaires, d’importantes lacunes demeurent s’agissant des services de prévention et de traitement proposés dans de nombreux établissements pénitentiaires à travers le monde.

Les usagers de drogues injectables sont ceux qui s’exposent à certaines des conséquences sanitaires les plus graves qui soient liées aux pratiques de consommation dangereuses, ils sont généralement en mauvaise santé, outre qu’ils courent des risques élevés de surdose, mortelle ou non, et ils sont plus susceptibles que d’autres de mourir prématurément. Un sur sept vit avec le VIH et un sur deux avec l’hépatite C. Les usagers de drogues injectables constituent une population particulièrement à risque s’agissant du VIH et de l’hépatite, étant donné que près d’un tiers des nouvelles infections à VIH survenant hors d’Afrique subsaharienne les concernent. De plus, des études ont montré que les personnes qui s’injectent des stimulants ont des rapports sexuels plus risqués, en conséquence de quoi la probabilité d’infection à VIH est plus élevée parmi elles que parmi les personnes qui s’injectent des opiacés.

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