Au Mexique, onze ans d’efforts, 200 000 morts… et des cartels au plus fort

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Au Mexique, onze ans d’efforts, 200 000 morts… et des cartels au plus fort

29 décembre 2017

Par Emmanuelle Steels

Dopé par la demande américaine, le pays est devenu la plaque tournante de la drogue, en particulier de l’héroïne coupée au fentanyl. Les narcotrafiquants y sont plus puissants que jamais, malgré la «guerre» initiée en 2006. Les arrestations de célèbres barons n’y ont rien changé : 2017 a été l’année la plus meurtrière.

Onze ans sont passés depuis que l’ex-président mexicain Felipe Calderón déclarait, début décembre 2006, la guerre aux cartels de narcotrafiquants, déployant l’armée dans les zones les plus sensibles du pays. Plus de 200 000 personnes, selon les chiffres officiels, sont mortes dans cette guerre, un conflit sans victoire à l’horizon pour les autorités mexicaines. Dopés par la demande croissante de drogues aux Etats-Unis, d’opiacés en particulier, les cartels mexicains sont plus puissants que jamais. Ils contrôlent pratiquement la totalité de la production d’héroïne et de drogues synthétiques consommée au nord de la frontière, ainsi que le trafic de la cocaïne sud-américaine destinée aux grandes villes des Etats-Unis, sans compter une partie des cargaisons envoyées en Europe. «Les organisations criminelles mexicaines montrent des signes continus de croissance et d’expansion», signale le rapport annuel de la Drug Enforcement Administration (DEA), l’agence antidrogue américaine, publié fin octobre. Qui ajoute : «Aucun autre groupe n’est en mesure de les concurrencer.»

Thumbnail: Wikimedia Commons Diego Fernandez