L’arrestation d’El Chapo relance le débat sur la prohibition des drogues

Depuis l’arrestation de Joaquin «El Chapo» Guzman en janvier dernier, l’attention médiatique ne retombe pas, alimentée par l’article de Sean Penn dans le magazine Rolling Stone ou par la relation à l’eau de rose entre le narcotrafiquant et l’actrice de soap mexicaine Kate del Castillo. Toute cette agitation médiatique et cette concentration sur les questions cosmétiques de l’arrestation, très bénéfiques aux autorités mexicaines, effacent les questions sérieuses qui accompagnent un tel événement. Cela a d’ailleurs été le cas lors de sa fuite en juillet dernier, The Economist reprenant la rumeur qui grandissait au Mexique selon laquelle cette fuite visait à faire passer dans l’ombre les faibles performances de la politique d’ouverture de l’exploration du pétrole mexicain aux entreprises étrangères.

Quels enseignements tirer de cette arrestation

L’emprisonnement d’El Chapo déstabilise-t-il d’une manière ou d’une autre le marché des drogues illicites? Quels enseignements peuvent être tirés de l’interview du narcotrafiquant accompagnant l’article de Rolling Stone? Toute cette affaire ne doit-elle pas lancer une réflexion sur les politiques publiques supposées riposter aux drogues illicites?

Cette arrestation est légitimement traitée par les journalistes comme une affaire criminelle, car il s’agit de la troisième arrestation du chef du cartel de Sinaloa. Le sort d’El Chapo est à peu près connu, puisque les autorités mexicaines ont annoncé leur intention de l’extrader vers les Etats-Unis. La question qui se pose dès lors est de savoir si les autorités mexicaines peuvent, éthiquement, extrader un de leurs citoyens, même criminel et assassin, vers un pays où il risque la peine de mort, alors que le Mexique a aboli cette pratique inhumaine en 2005.

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Thumbnail: Flickr Day Donaldson