Toxicomanie: Des patients sous méthadone victimes de brutalité policière

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Toxicomanie: Des patients sous méthadone victimes de brutalité policière

20 mars 2015

Un coup de pied au visage parce qu’il lisait un journal, des coups de clef anglaise parce qu’il buvait une boisson gazeuse : ce sont là des cas de brutalité policière dont témoignent deux toxicomanes qui reçoivent leur dose quotidienne de méthadone (médicament de substitution) du ministère de la Santé dans les postes de police. Le ministre Anil Gayan a été interpellé à ce sujet lors d’une réunion avec la Natresa le 6 mars dernier.

C se trouve auprès d’un marchand à Quatre-Bornes et lit un journal après avoir reçu sa dose de méthadone. Des policiers l’abordent. C reçoit un coup de pied au visage, il a l’oreille enflée. Il obtiendra une « Form 58 » à l’hôpital de Candos. Il souffre encore des séquelles de son agression. Un autre bénéficiaire de méthadone buvait une boisson gazeuse quand il a été battu par des policiers. Ils ont poursuivi l’homme jusque dans un bus où il était monté et l’ont emmené dans la rue en lui disant de rentrer chez lui. « Comment ? À pied ? » se demande Brigitte Michel de l’association AILES. « Ils ont mis une torche sur mon sexe et m’ont frappé avec une clef anglaise », rapporte la deuxième victime. « Ils n’ont pas les moyens de vous payer un avocat et la police refuse de prendre leur déposition. La Commission des Droits de l’Homme ne fait rien. Où ces victimes doivent-elles aller ? Elles ont peur », soutient Brigitte Michel.

« Est-ce normal ? » a demandé un toxicomane sous traitement substitutif de méthadone au ministre de la Santé Anil Gayan lors d’une réunion avec la Natresa le 6 mars dernier. La victime insiste : « Zot (les policiers) dir inn gagn mo d’ordr ek kan ou fini pran ou méthadone ou pa gagn drwa al lor chemin », affirme une victime. Le ministre de la Santé s’est contenté de dire que les toxicomanes venant prendre leur méthadone ont un comportement « antisocial ». « Est-ce antisocial de lire un journal dans la rue ? » demande Brigitte Michel de l’association AILES. Réponse du ministre : « Ou bizin pran ou zournal ou al lir ou lakaz ». En réponse à une proposition d’AILES pour « un système plus friendly » que la distribution de méthadone dans les postes de police, Anil Gayan a affirmé : « Fini deside, pa pou sanze. »

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